Psychiatre hongrois, Nagy émigre aux Etats-Unis en 1950. Après avoir travaillé presque 30 ans sur la schizophrénie, il contribue au développement de la thérapie familiale dont il est un des pionniers. L'intérêt tout particulier qu'il porte aux notions de justice, de loyauté et d'équité au sein des relations familiales, l'amène à développer une nouvelle approche : l'approche contextuelle. Pour développer et enseigner sa pratique, il crée l'institut de thérapie contextuelle et organise, alors, des séminaires tous les étés en Suisse. Au cours de ses séances de thérapie, Ivan Boszormenyi Nagy réunit le plus possible de membres de la famille du patient. Par des questions simples en apparence, il amène les différents membres de la famille à dire ce que le patient a besoin d'entendre pour aller mieux. Ainsi, une mère déprimée qui déplore être totalement seule face à sa tristesse, entend sa fille de quatre ans expliquer que, si elle va sur les genoux de sa mère lorsque cette dernière pleure, c'est pour la consoler et non parce qu'elle la "colle", comme le dit sa mère. Un jeune homme placé en institution depuis que son père a quitté le domicile familial, découvre que son père appelle régulièrement sa tante pour prendre de ses nouvelles, et son visage s'illumine. Les questions de Nagy permettent de faire émerger des ressources relationnelles. Cet art de poser la bonne question à la bonne personne a inspiré les stagiaires qui assistaient aux séminaires de Nagy et m'est devenu d'une grande aide au cours des formations que j'anime et dans mon rôle de conseil.