L'éthique relationnelle est un principe central de l'approche contextuelle. Elle a été définie par Martin Buber, puis développée par Ivan Boszormenyi Nagy : chacun garde en mémoire ce qu'il donne aux autres et ce qu'il reçoit en retour, et trouve normal que ce retour soit équitable. C'est cette attente de réciprocité entre le donné et le reçu qui va déterminer la manière dont chacun va se comporter envers les autres. Lorsque la relation n'apparaît pas équitable, celui qui donne plus attend un retour. Dans le cas inverse, il se sent redevable. La façon de traiter autrui résultera de ces échanges. Celui qui a le sentiment d'avoir subi une injustice refusera de donner davantage. La réciprocité positive qui existe dans toute relation équitable deviendra négative. Celui qui a été traité de façon injuste cherchera à obtenir réparation pour l'injustice subie et agira de manière négative envers celui ou ceux par qui il a été traité injustement. S'il ne peut se retourner contre eux il agira de manière négative envers d'autres ou envers lui-même. Ce phénomène est aussi repérable dans les entreprises qui introduisent des changements. Lorsque les changements sont trop radicaux certains salariés qui ont beaucoup donné par le passé se trouvent privés de donner dans le futur car leurs compétences sont devenues obsolètes. Chaque individu se sent remis en cause et s'il n'entrevoit aucune perspective de reconnaissance il perd son identité.
"L'éthique relationnelle nous oblige à penser que nous ne pouvons apprendre quelque chose de nous-même, saisir notre vie dans toutes ses péripéties, sans l'appui du dialogue avec ceux qui dépendent de nous et ceux dont nous dépendons, à savoir les familiers du long terme." Pierre Michard "La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy" - Ed. deboeck.